L’école c’est bien à condition de ne pas y demeurer trop longtemps. Il est préférable de cumuler les expériences professionnelles le plus tôt possible plutôt que des diplômes le plus tard possible. La chose dite, nous l’allons démontrer tout à l’heure quitte à emprunter à La Fontaine quelques rudiments.

Asseyez-vous. Prenez place. A l’heure du conte, que les enfants s’asseyent à même le sol et les adultes sur les tabourets. Attisez le feu de bois et au diable les délestages!

MOUBAMBA voulait être l’interlocuteur d’Apolongo vous savez, le chef de ce village où « la fortune se saisit au vol » (ah PCA que ferais-je sans toi?).

MOUBAMBA voulait être héritier. N’est-ce pas vous l’avez vu ? Hein non? Arborant une cravate d’un rouge vif (normalement c’est la couleur des nzébi non? Ah les clichés populaires). Et donc il voulait être héritier de Pierre MAMBOUNDOU. Mais comme vous savez il y a deux sortes d’héritiers : ceux qui succèdent naturellement et ceux qui s’octroient, s’accaparent, ce qui ne leur est pas dû outre mesure. Vous savez dans quelle catégorie classer MOUBAMBA. Quand l’enfant de Ndéndé qui avait élu domicile à Belle-vue I puis à la légendaire place d’Awendjé, quand celui que les punu nommaient « lo lideur » (le leader), disait de faire effectuer un « saut qualitatif » à la nation, MOUBAMBA, n’ayant rien compris ou plutôt tout compris de travers, crut bon d’aller faire des sauts périlleux, des sauts carpés en tout genre devant le gros raïs, vous savez, ce gros corps malade. Or, il lui manquait une donnée. Faire ce genre de numéro de cirque devant le fils putatif de Léwaï (oui il est de Léwaï y a beaucoup d’actes de naissance qui le prouvent et y a même une pétition des écrivains qui l’appuient donc…) c’est comme danser devant un aveugle. MOUBAMBA dut s’esbigner. Échec.

MOUBAMBA a toujours voulu être touché par la grâce. Il en a développé une quête égoïstement maladive. Si bien qu’il parlait de lui tantôt dans un « nous » teinté d’humilité à l’unisson ou dans un « il » schizophrénique. Je suis sûr que vous vous en rappelez. Non? Mais rappelez-vous, ce mec qui faisait des pieds et des mains un 14 juillet, sous la canicule, ce mec capable de rudoyer son crâne dégarni et luisant, ce mec capable d’enjamber des barricades pour le seul plaisir d’être touché par la providence Hollande. Il faut toujours recevoir l’onction de la France dans ces choses-là pour être politiquement crédible. MOUBAMBA aurait donné cher pour se voir offrir une crotte de nez de St. Hollande. Voilà pour l’anecdote.

MOUBAMBA se prétendait donc exorciste lorsqu’il partait disait-il en croisade contre les « sorciers politiques » (sic et lol). Convaincu, Le gros raïs – grand avaleur de couleuvres devant l’éternel - avait donc fait de MOUBAMBA un Vice-Qqch de la contrée. Au pays, quand on vous fait vice-qqch, ça cache toujours un vice. Et c’est pour contrer cet air vicié que MOUBAMBA s’employa à lutter. Il dût donc, en une fonction, pratiquer plusieurs métiers pour rester dans les bonnes grâces du Raïs. Il faut dire que le Raïs est d’humeur changeante. Il faut toujours le convaincre. Que n’a-t-il pas fait comme métier ce brave MOUBAMBA? Lui dont l’expérience jusqu’àlors se résumait dans une sapiens bi-doctorale. Ce n’est pas faute d’avoir essayé.

Mais comme vous le savez bien, ce n’est pas donné au premier venu de démanteler une secte vaudounon. Même Napoléon s’en rappelle encore depuis la déculottée administrée par l’ancêtre Toussaint. Et puis, l’anecdote dit que ceux qui ont pris part au film L’Exorciste n’ont pas connu un sort heureux. On te dit bien que le karma est une péripatéticienne aux allures d’ensorceleuse. Échec.

Le Raïs avait besoin d’un bouffon que tout de suite MOUBAMBA se fit bouffon du roi. Mais la bouffonnerie est un métier. Molière en sait quelque chose. Et c’est d’ailleurs ce que nous rappelle Michael Jackson dans son clip Remember the time : il faut distraire, en temps voulu, l’humeur atrabilaire de la cour sinon elle se lasse vite et vous jette aux lions. Il clama trop fort et à cor et à cri être un « bi-docteur ». Les déclarations intempestives du genre, dans une cour gonflée d’anciens élèves « peu motivés » et au demeurant « très très moyens » (sic) ne firent rire personne. La grimace. Le couac. Le quiproquo. Le malaise. Échec.

MOUBAMBA se fit donc porte-flingue. Et c’est sans doute le rôle qu’il ait su incarner dans sa riche carrière clownesque. Je vous explique. Les Aliens ont souvent besoin de gens pour faire leur sale besogne. Et MOUBAMBA était l’homme tout trouvé : zèle en pêle-mêle, respectable déguerpisseur, le nettoyeur, on le baptisait volontiers comme Schwarzenegger The Eraser (l’effaceur). Il bandait le muscle. Et le Gros Raïs appréciait cette turgescence et ce déploiement tapageur de muscles virils avec délectation… Et là je sens que vous suivez mon regard… Et il parla de qqch que lui seul comprenait faute de pédagogie du « ter-ter » dirait Johnny B Good ce banlieusard français échoué à nos larges côtes. Un truc de charlatan qui se terminait par « urbanistique ». Mais voilà que le conseil de la petite chambre des sorciers déclara que le Harry Potter n’avait pas les talents suffisants pour faire valoir une loi sorcière dans l’hémicycle (là vous devez vous dire « lol »). C’est en tout cas ce que décréta sentencieusement le Mi-Govéen et hautement perché ONOUVIET. Coup de semonce à l’égo.

Un jour, la cour voulut d’un porte-voix et MOUBAMBA s’autodésigna porte-voix d’Ali(en). Il fallait vendre à qui voulait bien en acheter un bout, ce dialogue où l’on conviait les gens à se faire des baisemains obséquieux. Il a tout fait : galipette, salto, élastique-chewing-gum (comme à l’époque du copeau aurait dit Cam), roulade, croche-patte; et le gros raïs vit que c’était bon et quand c’est bon pourquoi s’arrêter en si bon chemin qui mène non plus à Rome mais à Canossa ? Et donc vous l’avez vu sur tous les plateaux de télévision, sûr de son fait, cachant sa félonie, ployant sous son faix tel un boscot replié sous le poids de sa bosse dorsale. Suppliant Okoka de se hisser « à la hauteur d’un Mandela », il assurait le SAVA (Service avant vente d’Ali) pour dialogue national. Comme l’oiseau baudelairien il était comique et … on buvait du petit lait. Mais dans sa diagonale du fou, il n’était pas suffisamment drôle pour remplacer Omar et Fred.

MOUBAMBA voulait être contorsionniste, il voulait rivaliser avec Valentin le désossé, mais dans cet exercice, vous savez, le péril n’est pas loin, son échine n’a pas tenu sous les coups de boutoir du raïs dans ses sphincters idéologiques. La souplesse n’a aucune utilité lorsqu’elle se frotte aux voltigeurs de haut rang qui ont cinquante ans de métier. D’ailleurs, n’est-ce pas ce vieux crocodiles d’ONOUVIET avait dit que MOUBAMBA n’était compétent et ne maîtrisait pas les rouages de la machine administrative d’État?

Et ce n’est pas tout ! Car MOUBAMBA n’est pas à un métier près. Pour séduire sa dulcinée Nigivir (désolé pour les plus jeunes hein, mais Francky Vincent c’était le pied), il fallait bien qu’il s’ébrouât un peu, quitte à s’illustrer dans l’esbrouffe intempestive. Pendant que les autres « soudoient les mots » (Nanda et Larry pourquoi hantez-vous mes nuits les plus conjugales?), lui doit vouvoyer les yeux de sa très catholique Nigivir. Elle qui s’habituait déjà à l’exercice farcesque du port de panier. Ne dites surtout pas que c’est une injure à l’habitude millénaire de nos mères aux habitudes champêtres. Mme la vice-première qqch se devait de communiquer (quoi? Que dites-vous ? Ex-première? Ah bon? Il n’est plus… ah ok …)

MOUBAMBA voulait être dans les groupes d’animation du genre « Dimossi », il ne savait pas que la concurrence était devenue plus rude qu'avant. Il ne suffisait plus de savoir débouler au rythme frénétique de l'ikoku y dimbu. Le gros raïs avait élargi les critères de sélection : il fallait désormais savoir rapper, slamer, ramasser les clefs, et surtout « suivre », et donc faute d’enchanter le prince de la maladalité, faute de savoir chanter alors il déchanta. Bien vite. Mais tout en déchantant, il se mua en ventriloque : Ali pensait et lui parlait. Ali ne disait même rien que lui Il parlait toujours. Ventriloque, un métier à plein temps d’autant que parfois ça brasse de l'air. .. Il proposa même d’être un derviche tourneur et à Moabi on se demande encore d'où lui venait ce talent de la danse du ventre!

MOUBAMBA voulut faire de l’accrobranche pour slalomer de liane en liane jusqu'à se hisser au sommet de la canopée politique. Mais voilà qu’il n’avait pas une agilité simiesque. Patatras! La chute. Vous vous doutez bien que le réconfort de Nigivir était donc de taille en ces moments-là. Elle cria donc à la face de nous autres les gueux : « vous attendrez longtemps avant d’avoir un ministre capable de vous construire 10.000 logements par an! » quel bâtisseur et quelle perte pour nous ! Ses beaux yeux n’auraient sans doute pas déplu au (bon)Obo, ce DSK avant l’heure…

L’histoire ne dit pas non plus si Nigivir va renoncer à une carrière à la Michelle Obama. Gare à la canicule. Sans les privilèges, Trop de soleil tue l'amour. Au final, Il voulait d’un strapontin mais il a servi de marche-pied.

L’histoire ne dit pas dans quel récipient le peuple rangera les mésaventures professionnelles de MOUBAMBA: dans une poubelle de l’histoire? Elle enseigne par contre que la seule véritable école, est celle où on prend des cours auprès du peuple… Et comme dirait Maman Dédé, « me maneyang »…


BOUNGUILI Le Presque Grand



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